Panels

Le Doc à l’ère du numérique

Le panel, composé d’expert.e.s du domaine, a examiné les changements que les nouvelles technologies ont apportés au documentaire. Le numérique a-t-il ouvert de nouvelles perspectives pour le documentaire ? Comment a-t-il transformé le paysage audiovisuel et quelles nouvelles opportunités se présentent pour le documentaire ?

Les panélistes comprenaient :

  • Ahmed Amine Azouzi, consultant spécialisé dans la stratégie des médias et les industries créatives.
  • Rym Amami, productrice de podcast chez Inkyfada.
  • Mouna Aoun, Secrétaire Générale de Kisskissbankbank.
  • Diana Tabakov, Directrice Exécutive de DaFilms.

Le panel était modéré par Bochra Triki, ancienne réalisatrice de podcasts chez Inkyfada, et actuellement co-curatrice du festival Tashweesh.

Chaque panéliste a présenté les différentes opportunités que le numérique peut offrir aux documentaires sous toutes ses formes (documentaires de création, podcast, documentaire sonore, etc.) ainsi que les possibilités d’évolution du support lui-même que le numérique peut permettre. Il en est ressorti que le numérique peut élargir le champ du documentaire et offrir plus de visibilité, mais cela peut être moins évident pour les pays émergents avec un accès encore bancal aux nouvelles technologies et une digitalisation de l’économie très lente et contrôlée.

Ecrire le réel

Ce panel rassemble un groupe de réalisateur.trice.s de documentaires qui ont partagé leur expérience du processus créatif, ainsi que leur approche spécifique de la réalisation d’un film documentaire. Ils/Elles ont notamment abordé les questions suivantes : Comment naît l’idée d’un documentaire ? Pourquoi réaliser un film documentaire ? Comment préserver un regard artistique sur les lieux et les personnages filmés, tout en capturant l’instant présent ?

 

Les participant.e.s du panel étaient Inès Ben Othmane, Hamza Ouni, Aïcha Macky et Rim Temimi. La modération était assurée par Samia Amami, une scénariste reconnue.

 

Lors de cette discussion, les réalisateurs et réalisatrices ont abordé l’importance de l’ancrage du documentaire dans la réalité. Ils/Elles ont partagé des anecdotes sur leurs expériences de tournage, en soulignant l’approche qu’ils ont adoptée pour approcher les protagonistes de leurs différents films. Pour eux, les personnages sont au cœur de l’histoire et doivent être traités avec respect. Certain.e.s ont ainsi souligné la nécessité de tisser des liens de confiance avec les personnes qu’ils filment, tandis que d’autres ont préféré garder une certaine distance pour ne pas influencer leur comportement. Pour eux, le documentaire doit retranscrire fidèlement la réalité qu’il décrit, tout en reflétant leur vision personnelle.

Financement classique VS financement alternatif

Lors de ce panel modéré par Mohamed Saïd Ouma, directeur de Documentary Africa, les participant.e.s ont examiné les difficultés de financement auxquelles les documentaristes sont confrontés. Ils/Elles ont ainsi comparé les approches traditionnelles de financement, tant publiques que privées, avec les nouveaux canaux de financement alternatifs, tels que les campagnes d’impact. En mettant en parallèle les limites et les perspectives de chaque méthode, les intervenant.e.s ont analysé les différences de circuits à suivre vers l’un ou l’autre et ont évalué la possibilité de basculer d’un canal à l’autre, ou même de cumuler les deux.

Ridha Tlili a souligné la difficulté d’obtenir du financement public dans des contextes politiques où la liberté d’expression est limitée, où les idées divergentes sont découragées et où la censure est pratiquée. Aïcha Macky a, quant à elle, mis l’accent sur les obstacles que rencontrent les documentaristes lorsque le financement public est inexistant, comme c’est le cas au Niger, où elle est basée. Giulia Boccato, en tant que productrice d’impact, a présenté les nouveaux rouages des fonds intégrant les campagnes d’impact au financement de documentaires, offrant ainsi de nouvelles perspectives pour les réalisateurs de documentaires.

Distribution et diffusion entre Nord et Sud

Ce panel réunit un groupe d’expert.e.s de l’industrie documentaire pour discuter des défis auxquels sont confrontés les acteurs du Sud en matière de distribution et de diffusion de documentaires. Les participant.e.s comprennent Mads Mikkelsen, chargé de programmation à CPH DOX, Diana Tabakov, directrice exécutive de DaFilms, Khelil Triki, chargé de communication à Hakka Distribution et Chema Ben Chaabene, productrice chez Lumières Films. Le panel est modéré par Christophe Cotteret, un documentariste belge résidant en Tunisie.

Au cours de la discussion, les panélistes ont partagé leurs perspectives sur les différents canaux de distribution et de diffusion disponibles dans le Sud, ainsi que les défis que rencontrent les acteurs locaux pour diffuser des documentaires, compte tenu de la complexité des histoires racontées et de leur spécificité culturelle. Des sujets tels que la traduction, l’accessibilité et la promotion des documentaires ont également été abordés, ainsi que les stratégies pour surmonter ces défis.

La coproduction Nord/Sud

Ce panel s’intéresse à la coproduction Nord/Sud dans le domaine documentaire. Cette pratique est courante pour de nombreux films du Sud qui sont coproduits entre leur pays d’origine et des pays du Nord. Les intervenants discutent des motivations, de l’éthique, des enjeux financiers et des équilibres qui en découlent.

Le panel est animé par Imed Marzouk, producteur de Propaganda. Les intervenant.e.s sont Jana Wahbe, productrice libanaise, Magdalene Reddy, de Durban FilmMart Institut et Riadh Thabet, producteur de Ulysson. Ils ont partagé leurs expériences et examiné ensemble les mécanismes de la coproduction Nord/Sud.

Imed Marzouk a souligné que la coproduction avait permis à des documentaires tunisiens de faire les plus grands festivals du monde et d’avoir une visibilité sur des projets à thématique 100% tunisienne. Pour Riadh Thabet, il a pu bénéficier de financements internationaux sans forcément avoir besoin de coproduction Sud/Nord. Enfin, Jana Wahbe a évoqué la possibilité de contourner les conditions des bailleurs de fonds qui nécessitent obligatoirement un coproducteur du Nord pour avoir des fonds importants. Une coproduction Sud-Sud a ainsi permis de cumuler les fonds nécessaires pour finaliser le film en question.

Ce panel offre une opportunité unique de mieux comprendre les mécanismes de la coproduction Nord/Sud dans l’industrie documentaire et les différents défis auxquels les producteurs peuvent faire face. Les intervenant.e.s partagent leurs expériences et offrent des perspectives précieuses pour les futurs producteurs et réalisateurs.

Le Doc à la TV

Le Panel 6 s’est penché sur la place du documentaire dans le paysage télévisuel actuel. Les intervenants étaient Elyes Gharbi, ancien Président Directeur Général de la Télévision Nationale, Fatma Riahi, productrice à Al Jazeera Documentary, et Mourad Ben Cheikh, réalisateur. Le panel a été modéré par Aymen Bardawil, expert en médias et président de Doc House.

Les intervenants ont discuté de l’évolution de la télévision face à l’arrivée du numérique et de la place du documentaire dans cette évolution. Ils ont abordé les conditions financières et l’absence de politique générale en faveur du documentaire à la Télévision Nationale, ainsi que le modèle économique d’Al Jazeera Documentary qui a parié exclusivement sur le documentaire et a pu financer et promouvoir le genre. Le panel a également réfléchi sur le risque de miser sur le documentaire aujourd’hui et l’apport de ce genre à la télévision.

Doc House – Tunisie est une organisation indépendante qui œuvre à promouvoir la production, la distribution et le réseautage professionnel liés au documentaire en Tunisie et en Afrique du Nord. 

Adresse

02 rue Ibn Khaldoun, Menzah 4, Tunis

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